Historique de l'existence des deux vitraux :
Ce vitrail a été commandé à Edouard Hosch sur un carton de Robert de Neuchâtel par la commune de Saint-Blaise à côté de Neuchatel en Suisse.
A la suite d'un différent sur la qualité de l'ouvrage, les commanditaires (dont le peintre de la maquette) ont décidés de changer de verrier en cours de travaux.
Il a donc été décidé de choisir Lucien Bégule en remplacement. Le vitrail terminé, celui-ci a donc été placé dans le temple protestant de Saint-Blaise comme convenu.
Pendant ce temps, Edouard Hosch terminait "son" vitrail et après une exposition de ses oeuvres l'offrait à la cathédrale de Lausanne où il est toujours aujourd'hui.
Le vitrail de Lausanne n'est donc évidemment pas signé "L.BEGULE LYON" mais : L. Paul Robert et en-dessous : ED. HOSCH
En 1917, Lucien Bégule écrit ses mémoires. Lucien Bégule parle du vitrail de la Cathédrale de Lausanne :
« ----- Cathédrale de Lausanne (Suisse) 1891 -----
Vitrail exécuté sur un carton du peintre très moderne Paul Robert de Neuchâtel. Paul Robert, arrière-petit-fils de Léopold Robert, apportait un mysticisme profond souvent étrange, dans ses compositions. J’avoue n’avoir que très médiocrement compris le sens des symboles complémentaires des figures de Moïse et de saint Paul que nous eûmes à exécuter aveuglément. La verrière commandée par M. Paul Robert lui-même a été emporté par lui aussitôt achevée et ce n’est que bien des années plus tard que je l’ai retrouvée dans une chapelle de la Cathédrale protestante de Lausanne, en Suisse. »
Il est surprenant que L. B. parle du vitrail de Lausanne comme étant le sien.
La commande vient du peintre et de la commune de Saint-Blaise!
Pourquoi peut-il croire que son vitrail est à Lausanne?
Comment peut-il le reconnaitre? D'où vient la confusion?
La seule explication plausible est que comme il se déplaçait fort peu (nous sommes aux environ de 1900) il se soit contenté de la visite d'un ami ayant raconté avoir vu ce vitrail à Lausanne... et faire croire y être allé!
En 1975, un ouvrage en vente à la cathédrale indique :
« Paul Robert, La loi et la grâce, Vitrail, exécution par Edouard Hosch à Lausanne, 1892, 310 X 123 cm, Cathédrale de Lausanne, chapelle Montfalcon, face occidentale, baie 18.
Cette verrière a pour sujet imposé Moïse et saint Paul, symbole de l’ancienne et de la Nouvelle Alliance, Robert exploite la configuration de la baie jumelée en intégrant de part et d’autre des lancettes des colonnettes qui servent de cadre à la composition : à gauche, la rencontre de Moïse avec Dieu sur le mont Sinaï ; à droite, saint Paul reçoit la Bonne Nouvelle de la main d’un ange musicien.
Autant la scène de l’ancien testament se distingue par une grande sobriété chromatique et structurelle cernée d’éclairs et de fumée, la montagne se détache, menaçante, derrière le Patriarche prêt à prononcer les dix commandements représentés sous forme de tablettes de pierres, autant la scène du Nouveau Testament évoque un paysage champêtre fourmillant de détails – la vallée conduisant au lac, les marguerites, le lapin au ciel azur répond la campagne verdoyante sur laquelle se découpe la silhouette charpentée de saint Paul, vêtu en pèlerin et armé de l’épée de la justice. Dans les médaillons supérieurs, une balance et un agneau ; dans les panneaux inférieurs, deux allégories évoquant, à gauche les passions humaines, à droite, l’innocence, insensible à l’appel perfide des serpents. »
La curiosité est l'état du verre et le dessin de l'architecture où se trouve cette signature : voir photo
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